Clap de fin : Une aventure journalistique, de Hachemi Souami

Les plus jeunes ne le connaissent certainement pas, mais l’ancienne génération n’a pas oublié son visage. Costumé et cravaté, Hachemi Souami affichait sa sympathique binette à l’écran. Tard dans la soirée, il présentait, en langue française, le journal de la nuit. C’était dans les années 1970. Par Celia Ouabri

Le journaliste est connu pour cette phrase, lâchée entre deux sujets à l’écran : ‘Passons aux choses sérieuses’. Aujourd’hui, l’ancien présentateur publie ses mémoires, un livre intitulé ‘Clap de fin : Une aventure journalistique’, aux Éditions Casbah. Un ouvrage qu’il dédie aux quinze journalistes algériens qui ont trouvé la mort dans un crash d’avion lors d’un reportage au Vietnam, le 8 mars 1974. Il raconte ce que fut sa longue carrière, quatre décennies dans les studios de la Télévision et Radio algérienne.

Un ouvrage pour partager des souvenirs mémorables

Tout au long de son parcours professionnel, Hachemi Souami a beaucoup voyagé, notamment en Afrique et en Asie du Sud-Est. Il a eu l’occasion de rencontrer d’illustres personnalités telles que :

  • Giap ;
  • Marien Ngouabi ;
  • Bourguiba;
  • Hassan II ;
  • Myriam Makeba.

Il raconte également les divers reportages qu’il a effectués, tels que les prostituées de Saigon, les cueilleurs de thé du Burundi, les charniers du Cambodge après les massacres de la population par les Khmers rouges…

Des mémoires qui parlent des anciens

Le journaliste partage d’autres souvenirs avec ses lecteurs, comme sa rencontre lors du Festival panafricain d’Alger à l’été 1969 avec la chanteuse et romancière Taous Amrouche. Reconnue partout, sauf dans son pays où elle a été profondément vexée – et nous avec – par les autorités algériennes de l’époque, qui lui ont interdit de participer au Festival culturel africain organisé en grande pompe à Alger. Le motif inimaginable était qu’elle ne devait pas chanter en kabyle.

Dans ses mémoires, Hachemi Souami n’oublie pas de citer ses anciens collègues de la télévision, tels que Kamel Bendisari, Ahmed Wahid, Mahmoud Maïdat, Benyoucef Ouadia et Dalila Brahimi. À propos de cette dernière, il écrit : « Elle est la première Algérienne à avoir présenté le journal télévisé, bien avant que les stations européennes n’ouvrent leur antenne aux femmes. Elle aussi m’a précédé dans la présentation de l’édition en langue française. C’était en 1963. Qui se souvient d’elle, sinon ses amis ? ».

Fruit d’un long parcours journalistique

En 1976, le journal en français est supprimé de la grille des programmes de la télévision algérienne, dans des conditions obscures, comme le rapporte le journaliste-reporter. Appelé à d’autres fonctions, Hachemi Souami a ensuite occupé les postes de directeur de la chaîne trois de la radio nationale, puis celui de la chaîne 2. Il deviendra député de l’émigration algérienne à Paris.

Né en 1941, Hachemi Souami a d’abord été marin sur un bateau d’une compagnie maritime française. Il a ensuite tourné le dos à la mer pour mettre pied à terre et rejoindre le chemin des studios. « L’indépendance de l’Algérie a rappelé dans son pays ce jeune navigateur au long cours qui a finalement jeté l’ancre dans le port de sa ville natale, Alger. »

Hachemi Souami a eu un long parcours journalistique : « Certes, on n’embrasse pas le métier pour faire fortune. En revanche, l’enrichissement moral et intellectuel est sans limites. Aucun autre métier ne vous apprend à connaître les hommes, leur histoire, leurs joies, leurs peines. Il est plein d’imprévus, de surprises », écrit-il. L’ouvrage est illustré de photos des reportages effectués par le journaliste au Burundi, Vietnam, Cambodge…
Clap de fin. Une aventure journalistique. Hachemi Souami. Casbah Editions.
149 p. 900 DA. 2023