Passion d’Argile : la sculptrice Amina Hamoutene expose ses œuvres à la galerie Dar El Kenz (Bouchaoui)

C’est frais, sympa, coloré, inattendu, contemporain. Des figurines en argile et en mosaïque inspirées de la vie quotidienne : un couple qui se tire la tronche, deux sœurs qui papotent, un targui servant le thé, deux amoureux sur un banc public, une Algéroise qui prend la pose dans son Karakou... Par Celia Ouabri

Et puis il y a tous ces animaux habillés de mosaïques en verre : crocodile, chien, chat, hibou, girafe, lion, singe… 

Ces œuvres créées par Amina Hamoutene, sculptrice autodidacte, sont à découvrir à la galerie d’art ‘Dar El Kenz’ (Bouchaoui) jusqu’au 27 février 2024, sous le titre ‘Passion d’Argile’. Présents lors du vernissage, samedi 27 janvier, nous avons posé quelques questions à la plasticienne.

Comment est née votre passion pour le modelage et la sculpture ?

C’est grâce à mon père, paix à son âme, que j’ai commencé à modeler des figurines. J’étais encore petite lorsqu’il a mis, entre mes mains, ma première boite de pâte à modeler qui sèche à l’air libre. Plus tard, l’argile est venue remplacer la pâte à modeler et plus récemment la mosaïque en verre, dont j’habille mes pièces.

Quelles sont vos sources d’inspiration ?

Je puise mon inspiration principalement de la rue, du marché, des espaces publics. Je mémorise les personnages avec leurs gestuelles, leurs attitudes, leurs postures puis je leur redonne vie une fois installée à mon atelier.

Des femmes, des enfants et des hommes dont je sculpte la forme et habille le corps.  Des personnes lambdas, des gens ordinaires avec leurs défauts. Ils peuvent être gros ou filiformes, qu’importe ! Ils semblent nous parler, chuchoter, rire comme s’ils étaient vivants.

Vos figurines n’ont pas de visage, pourquoi ?

Franchement, je ne saurai pas l’expliquer. Pas d’yeux, pas de bouche, peut-être pour mettre l’accent sur les postures qu’ils adoptent.

Je traduis leurs émotions en dépit de l’absence de visage en créant par exemple un lien affectif entre eux comme dans ‘Mon petit’ où une mère partage un moment de lecture avec son enfant.

Vous êtes une artiste autodidacte. Quelle carrière avez-vous suivie ?

J’ai suivi des études de pharmacie industrielle en Algérie et en Belgique avant d’occuper des postes importants à la tête de laboratoires pharmaceutiques internationaux. À cette époque-là, il me restait peu de temps à consacrer à ma passion.

Je m’y adonnais de façon intermittente, avec de longues périodes d’interruption. Depuis 2018, j’ai effectué une reconversion en endossant le rôle de coach et de consultante. Cela m’a permis de gagner du temps pour me consacrer pleinement à mon travail de sculptrice.

Votre matière première reste l’argile

Oui, sa texture malléable et naturelle m’attire. Il m’arrive de vouloir quitter mon lit en pleine nuit pour travailler cette matière. Récemment, j’ai pris des cours de mosaïque afin d’ajouter une corde à mon arc. Cela donne plus de lumière et de couleurs à mes créations.

Votre nouvelle collection comporte également des animaux

Exactement, car oui, je l’assume : j’ai gardé mon âme d’enfant. 

L’univers enfantin me plaît et m’habite entièrement. J’ai tellement joué à la Barbie qu’il en reste des traces (rires). Je m’amuse beaucoup en créant ces personnages.

Passion d’Argile’ de Amina Hamoutene. Galerie d’art Dar El kenz (Bouchaoui). Jusqu’au 27 février. De samedi à jeudi, 10h-17h.