La Maison des Mets : un voyage culinaire en Méditerranée

En arrivant dans cette ruelle calme du quartier d’El Biar à Alger, nous scrutons du regard les environs à la recherche de la Maison des Mets. Les portes s’ouvrent sur une table communale de douze couverts, dressée avec un service en céramique signé de la main de l’artiste Mohamed Belaïd. Par Reslane Lounici

Un arrangement floral en guise de chemin de table contraste avec la composition qui trône sur le comptoir de pâtisserie au fond. Car la Maison des Mets est avant tout un artisan pâtissier.

Une fusion de saveurs à découvrir

Ce soir, le lieu est privatisé et le menu a été spécialement conçu pour ce groupe. Une fusion de saveurs et de techniques entre l’Algérie, la France et l’Italie promet aux convives un voyage culinaire méditerranéen inoubliable.

En attendant que tous les convives soient là, les mignardises défilent. Le maître d’hôtel annonce : pétale de radis farcis aux cranberries, tomates et pistaches, une boulette d’aubergine au fromage, une bouchée de tadjine de carde et enfin une bouchée de dock aux algues, wasabi et graines de sésame.

Lorsque l’on passe à table, le beurre salé est posé dans des soucoupes surélevées sur des socles en marbre qui ne sont pas sans rappeler le marbre dont est faite la table. La première mise en bouche arrive : une raviole à la feta, pesto, sauce tomate et parfumée au zeste de citron.

La seconde mise en bouche est encore plus élaborée et joue avec les textures.

Une mousse de fenouil, des crevettes et des oignons caramélisés sont savamment travaillés pour donner différentes sensations en bouche.

Des œuvres artistiques gourmandes

Arrive le moment de découvrir l’entrée. Un feuilleté d’aubergine, fruits secs, gorgonzola et pommes, avec son concassé de tomates. Le maître d’hôtel nous explique qu’il faudrait déconstruire la structure feuilletée et tout mélanger pour apprécier toutes les saveurs qu’offre cette création.

Le plat consistait en un couscous de glands et de blé complet, avec un filet de dorade. La première bouchée a été pour nous un voyage en enfance !

Une madeleine de Proust dont les épices qui se succédaient sur nos palais rappelaient la cuisine des grands-mères algériennes. Quelques noisettes venaient compléter le goût boisé des glands, et l’anis utilisé dans la dorade s’accordait à merveille avec le reste du plat. Un vrai délice.

Le meilleur pour la fin

Le dîner s’est terminé en apothéose avec un dessert minimaliste à l’ancienne, un gâteau à la fraise, chantilly et génoise, sur un croustillant de pistache. Enfin, le thé à la menthe nous a été servi avec trois gâteaux traditionnels qui ont fait la notoriété de la maison : un makrout, une kawkawia typique de Constantine et un gâteau sec à la pâte de dattes.

Nous sommes sortis de la Maison des Mets, repus par cette expérience culinaire et émotionnelle. Les quantités ont été méticuleusement étudiées pour rassasier sans gaver. L’équilibre est maitre mot dans cette enseigne que nous ne pouvons que vous recommander.