Esprit clair-obscur : la nouvelle exposition du plasticien Khaled Rochdi Bessaieh

Les visiteurs étaient nombreux à se presser dans la galerie-atelier du plasticien Khaled Bessaieh, dans sa résidence de Bir Mourad-Raïs, ce 18 mai, pour découvrir sa nouvelle exposition intitulée "Esprit clair-obscur", un voyage onirique qui interroge et surprend. Par Celia Ouabri.

Cette collection de nouveaux tableaux alternant couleurs « punchy » et sombres offre un aller-retour entre le conscient et l’inconscient, entre la face qu’on veut montrer aux autres et celle enfouie au plus profond de notre être. Une passerelle est ainsi jetée entre ces deux univers, l’ombre et la lumière, dans cette très belle exposition qui confirme une fois de plus le talent de Rochdi.

Les femmes, muses et sources d’inspiration

Khaled Rochdi Bessaieh est un artiste autodidacte. Les femmes sont au cœur de ses œuvres artistiques. Il les peint sensuelles, filiformes ou plantureuses, mais toujours avec « ce, je ne sais quoi » qui les rend uniques.

Les couleurs éclatent comme un arc-en-ciel dans les œuvres de Rochdi dans un maelström qui ravit nos pupilles : « Les yeux de Chimène », »Dévouement d’une muse », « Corps de fer pour cœur de velours », « D’une saison à l’autre »…  Une exposition à ne pas rater.

Dzeriet : Quand avez-vous commencé à vous intéresser à l’art ?

Khaled Rochdi Bessaieh : Enfant, je dessinais déjà beaucoup en me posant des questions sur comment représenter ce que je vois. J’étais alors un garçon solitaire. Mon grand frère n’était jamais là pour me tenir compagnie, alors j’ai dû créer mon univers avec des crayons de dessin. Afin de tromper ma solitude, je donnais vie à des personnages avec lesquels je conversais.

Vous auriez pu devenir chanteur-musicien

K R B : oui, plus jeune, je pensais embrasser une carrière de chanteur. Pas dans le sens produire des albums et faire des tournées, mais chanter devant une petite assistance.

Lorsque je vivais à Paris, je l’ai souvent fait. Gratter ma guitare et chanter des chansons devant un petit public me procuraient un bonheur intense.

Dans votre nouvelle expo, vous alternez des tableaux en couleurs et d’autres plus sombres. Pourquoi ?

K R B : Un souffle a guidé mes doigts et mon esprit vers ce voyage onirique que j’ai choisi d’intituler ‘Esprit clair-obscur’. J’ai puisé mon inspiration dans mes deux univers : conscient et inconscient, deux approches opposées et complémentaires à la fois.

Une passerelle entre deux univers présents en chacun de nous : l’ombre et la lumière. C’est de l’art thérapie. Au lieu de se montrer agressif ou désagréable envers les autres, on va peindre : une sorte d’exutoire qui apaise l’âme.

Pourquoi les femmes sont-elles très présentes dans vos œuvres ?

K R B : C’est par rapport à toute la beauté des femmes, à commencer par celles qui m’entourent : ma mère, mon épouse qui me soutient dans mon travail, mes amies qui m’encouragent.

Par beauté, j’entends bienveillance, présence, soutien…

Nous avons constaté que les femmes de vos œuvres sont très sensuelles. Pourquoi ce choix ?

K R B : c’est une démarche assumée. Une femme, c’est un regard, des formes, une sensualité et beaucoup d’abnégation aussi. Une femme est belle quand elle dégage quelque chose de spécial. C’est une femme qui nous donne confiance en nous, qui est attentive aux autres, et qui parle d’elle en toute sincérité.

  • Esprit clair-obscur
  • Khaled Rochdi Bessaieh
  • Adresse : 07 Beauséjour. Bir Mourad Raïs. Alger
  • Tous les jours.