Peintre, maçon, plombier : ces « oiseaux rares » difficiles à dénicher

Trouver un peintre, un électricien, un plombier ou un maçon pour effectuer une petite bricole à la maison relève, de nos jours, du parcours du combattant.

Il faut prendre rendez-vous des jours à l’avance et heureux à vous s’il se manifeste le jour J. C’est dire que ces métiers sont en voie de disparition !

Sont-ils tous occupés sur les différents chantiers qui pullulent à travers les quatre coins du pays ? Oh que nenni, puisque les entreprises de BTPH elles-mêmes posent avec acuité le problème de manque de main-d’œuvre qualifiée et de manœuvriers sur leurs chantiers. Les jeunes Algériens considèrent-ils ces métiers comme des sous-métiers, rudes et mal payés et, de ce fait, ne les intéressent guère ? Ils préfèrent rester au chômage que d’aller se fatiguer à longueur de journée pour quelques sous gagnés, selon leurs dires !

Dur, dur de trouver un plombier !

Salima, une quinquagénaire vivant seule, souffre le martyre pour venir à bout des inondations répétitives dont elle est victime.

« Depuis que mon voisin d’en haut a effectué des travaux dans sa salle de bain, mon lavabo est constamment bouché.

Franchement, je n’ai rien compris. Cela fait presque dix jours que ça dure. Je suis au quatrième plombier à qui je fais appel, mais sans résultat. Aucun d’eux n’a daigné nécessaire faire le déplacement pour me délivrer. À chaque fois, on me sort une excuse saugrenue : ‘’Mon chalumeau est cassé ; ma bonbonne de gaz est vide ; je ne suis pas de service… ’’, et dans le meilleur des cas, on me fixe rendez-vous et ils ne viennent pas !

Autrefois, il suffisait à peine réclamer les services d’un plombier à n’importe quelle heure de la journée pour que celui-ci sonne à votre porte et effectue tout de suite la réparation qui s’impose », se désole Salima, regrettant une époque où chacun accomplissait son rôle dans la société le plus normalement du monde.

Des travaux de maçonnerie, dites-vous ?

Trouver un maçon, c’est là le grand problème, surtout quand il s’agit d’une petite bricole à la maison : construire une cloison, refaire l’étanchéité, aménager une cuisine, refaire le carrelage, etc. Il est pratiquement impossible par les temps qui courent de trouver un maçon qui accepte de venir bricoler chez vous, et si jamais il accepte, c’est en contrepartie d’un prix mirobolant et il exige de recruter avec lui des manœuvriers, car il est hors de question pour lui de soulever de lourdes charges, soit tout ce qui est sacs de ciment, briques, parpaings, ferraille, sable, etc. Sadek est parmi ceux qui en font les frais de ces maçons « dernière génération » :

« Cela fait plus d’un mois que j’ai fait appel à un maçon, dont on m’a longtemps loué les mérites, pour refaire l’étanchéité de ma maison. L’hiver approche, et je n’ai nullement envie de revivre le même cauchemar que celui de l’année passée lorsque ma maison était souvent inondée par plusieurs endroits à chaque fois qu’il pleuvait à torrent et que je me retrouvais avec bassines et différents récipients jonchant le sol.

Cette année, j’ai décidé de prendre le taureau par les cornes et de refaire l’étanchéité pour contrer une fois pour toutes ce problème. Il est passé une première fois, m’a établi un devis, m’a fait toute une liste de ce que je dois lui acheter et a promis de repasser dans deux jours, mais, malheureusement, depuis, « mon maçon » se fait désirer, étant tout le temps porté aux abonnés absents. J’ai essayé de trouver un autre, mais sans résultat. Apparemment, il est plus simple actuellement d’accrocher un professeur chirurgien que d’accrocher un maçon », ironise Sadek.

Ce ne sont là que des exemples parmi tant d’autres dans un pays où le chômage bat son plein, car la liste reste encore ouverte, et c’est à se poser la question : où va notre Algérie ? Autres temps, autres mœurs !