Sexualité et cancer : les réponses à toutes vos questions

On le sait bien, le cancer et ses traitements peuvent affecter la sexualité de l’homme, notamment dans le cas du cancer de la prostate ou du côlon, qui entraînent des troubles tels que des difficultés érectiles et des éjaculations rétrogrades.

Cependant, on évoque moins souvent ces problèmes lorsqu’il s’agit de la sexualité des femmes, qui peuvent parfois rencontrer des difficultés à s’exprimer. Voici tout ce qu’il faut savoir sur le cancer et ses conséquences sur la sexualité féminine.

Cancer du sein : quel impact sur la sexualité ?

Selon The Journal of Sexual Medicine, près de six femmes sur dix souffrent des conséquences que les traitements du cancer ont sur leur sexualité. Les effets du cancer du sein sur la santé dépendent de la gravité de la maladie, de la relation au sein du couple après le diagnostic, et des traitements, comme la chimiothérapie, l’hormonothérapie, la radiothérapie et la chirurgie.

Aujourd’hui, les tumeurs du sein sont fréquemment découvertes plus tôt, ce qui permet de traiter la maladie avec des méthodes moins lourdes et de réduire les séquelles. Cependant, le traumatisme reste inévitable, en raison de l’angoisse, des douleurs et de la transformation corporelle que la maladie entraîne.

Provoque-t-il une sécheresse vaginale ?

Le cancer en lui-même ne provoque pas de sécheresse vaginale, mais ce sont plutôt les effets secondaires des traitements, en particulier ceux qui entraînent des changements hormonaux, comme la disparition du cycle menstruel.

Certaines chimiothérapies peuvent également causer une sécheresse vaginale, entraînant des douleurs lors des relations intimes. De plus, ces traitements peuvent fragiliser les muqueuses. La sécheresse peut aussi résulter d’autres traitements, tels que la radiothérapie et la curiethérapie, qui altèrent les parois vaginales. Heureusement, il est possible de traiter la sécheresse vaginale grâce à des soins locaux ; il suffit de consulter un gynécologue, qui pourra prescrire des traitements adaptés à la sévérité de la sécheresse.

Doit-on s’attendre à une baisse de libido ?

Il est bien connu que le cancer affecte physiquement et psychologiquement la personne. Il est fréquent que les personnes atteintes de cette pathologie subissent des troubles psychiques, même lorsque la maladie n’affecte pas les zones érogènes, comme dans le cas du cancer du sein.

De plus, des recherches récentes ont montré que des maladies comme la leucémie entraînent une perte de libido. Il est important de noter que les traitements du cancer peuvent également avoir des effets secondaires qui inhibent le désir, tels que la fatigue, l’anxiété, l’inquiétude et la dépression. Ces troubles peuvent par ailleurs être exacerbés par des modifications hormonales, comme une ménopause précoce ou des changements physiques difficiles à accepter.

Doit-on éviter les rapports sexuels après un cancer du col ou de l’utérus ?

Rien ne doit empêcher d’avoir des rapports intimes avec son partenaire une fois la maladie traitée. Il est conseillé d’attendre un peu afin de permettre au corps de récupérer après les traitements. Il est important de prendre en compte que le corps subit des changements ; les traitements tels que la chimiothérapie et la curiethérapie sont sévères et peuvent provoquer une sécheresse vaginale ainsi qu’un rétrécissement des parois vaginales. Ainsi, une femme sur deux rencontre des difficultés et éprouve des douleurs lors des rapports intimes. Il est donc nécessaire de laisser passer du temps avant de reprendre une activité sexuelle.

Est-il vrai que conserver des relations intimes aide à guérir ?

Beaucoup croient à tort qu’avoir des relations intimes peut aggraver la maladie. En réalité, c’est tout à fait faux. Lorsque cela est possible, il est très important de maintenir une activité sexuelle, car cela améliore la qualité de vie et constitue un facteur positif pour optimiser la guérison. De plus, cela préserve l’intimité et la complicité du couple, ce qui aide la personne malade à mieux surmonter ses craintes et à adopter une perspective plus positive.

En cas d’ablation de l’utérus, peut-on encore avoir des orgasmes ?

L’orgasme est habituellement accompagné de contractions utérines, ce qui peut susciter des inquiétudes quant à son absence après une ablation de l’utérus. Cependant, des études récentes affirment qu’il est tout à fait possible d’atteindre l’orgasme et que cela ne compromet pas la satisfaction sexuelle.

La contraception est-elle obligatoire pendant le traitement ?

Certains traitements n’empêchent pas la personne d’avoir des rapports intimes, il est donc nécessaire de continuer à utiliser une contraception efficace durant toute la durée du traitement. Néanmoins, les pilules œstroprogestatives (pilules combinées), qui augmentent le risque de thrombose (formation d’un caillot dans un vaisseau), doivent être arrêtées un mois et demi avant l’opération.