Ce sentiment peut être exacerbé si cette consommation est cachée ou compulsive. Selon la sexologue Catherine Blanc, cela renvoie souvent à une perception erronée : « la femme pense qu’elle n’est plus désirable, qu’il cherche ailleurs ce qu’elle ne lui donne pas. »

Mais les experts sont clairs : regarder du porno ne veut pas forcément dire qu’il y a un problème dans le couple. Le psychanalyste et sexologue Sylvain Mimoun précise que « le porno est souvent un fantasme personnel, une bulle de plaisir rapide, qui n’empiète pas sur l’amour ou le désir réel dans le couple. »
Pourquoi les hommes (et parfois des femmes) regardent du contenu adulte ?
Les études récentes montrent que la majorité des hommes consomment du porno, même en étant amoureux et sexuellement satisfaits. C’est souvent lié à :
- un besoin de décompression
- une curiosité sexuelle
- le maintien d’un univers érotique personnel
- ou tout simplement le plaisir solitaire, qui peut exister même dans une vie sexuelle active.
Et les femmes ? Elles sont de plus en plus nombreuses à explorer la masturbation et même à consommer du contenu adulte, selon une étude Ifop de 2023 : une femme sur 2 reconnaît avoir déjà regardé du porno, souvent pour explorer ses fantasmes ou se reconnecter à son propre désir.
Ce que disent les spécialistes du plaisir solitaire dans le couple
Le plaisir solitaire n’est pas un affront au couple, selon les sexologues. Au contraire, c’est une manière saine de maintenir son désir vivant. Le docteur Gérard Leleu, célèbre sexologue français, affirme que « la masturbation est une respiration de la sexualité, elle permet de mieux se connaître, et parfois, de mieux désirer l’autre. »

Quand elle est vécue sans honte et sans tabou, la masturbation féminine devient même un acte d’émancipation, un pas vers une meilleure connaissance de soi, et une affirmation du droit au plaisir. Elle peut aussi être une réponse au malaise provoqué par la découverte de l’univers porno de son partenaire : “Si lui se fait plaisir seul, pourquoi pas moi ?”
Ouvrir le dialogue sans jugement : un enjeu clé
Si c’est possible, en parler. Sans explosion, sans jugement. L’idée est de comprendre ce que ça représente pour lui, et de pouvoir exprimer ce que ça provoque chez elle.
Quelques phrases pour ouvrir la discussion :
- “Je suis tombée sur ton historique, et ça m’a fait quelque chose… Est-ce que tu peux m’en parler ?”
- “J’ai besoin de savoir où j’en suis dans ton désir.”
- “Je ne veux pas t’interdire quelque chose, mais j’aimerais comprendre ce besoin.”
Si la découverte est trop violente, ou si elle réveille un manque, une douleur plus profonde (liée à la confiance, au sentiment de rejet, ou à un déséquilibre sexuel), consulter une thérapeute de couple ou une sexologue peut vraiment aider à poser des mots et à sortir de la confusion.
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