Jusqu’à quand allons-nous fermer les yeux ?

Une main qui jette est une main qui détruit. Une main qui ramasse est une main qui construit.

Il était 8 h 30 ce matin-là lorsque nous sommes arrivés au parc de Tipaza. Grâce à un ami, nous avions eu la chance d’entrer avant l’arrivée de la foule. À notre arrivée, tout respirait la beauté : des allées impeccables, des pelouses soignées, des espaces propres où la nature semblait encore triompher.

On voyait clairement que les gestionnaires du parc redoublaient d’efforts pour offrir à tous un lieu agréable. Franchement, cela faisait chaud au cœur de voir ce genre d’endroit, encore préservé… Mais, hélas, la magie n’a pas duré.

Respecter la nature, c’est se respecter soi-même

Vers 10 h, les premiers groupes d’écoliers sont arrivés, accompagnés de leurs enseignants. Puis, d’autres familles, des jeunes, des promeneurs. Une journée qui s’annonçait festive… jusqu’à ce que la réalité nous rattrape brutalement.

Il aura suffi de quelques heures pour que la scène idyllique se transforme en un spectacle affligeant : papiers, bouteilles, sacs plastiques, restes de pique-nique jonchaient le sol, malgré la présence de poubelles pourtant bien visibles.

Comment expliquer ce comportement ? Comment admettre qu’en 2025, des adultes — oui, des éducateurs eux-mêmes — n’inculquent pas à des enfants la règle élémentaire : les déchets vont à la poubelle, pas par terre ?!

En finir avec le manque de civisme

Alors oui, j’étais hors de moi. Et je le suis encore en écrivant ces lignes. Car ce que j’ai vu ce jour-là n’est pas un cas isolé : c’est le reflet d’un fléau national.

Ce manque de civisme est partout. Il suffit de longer notre littoral pour s’en convaincre : des plages jonchées de détritus, des coins de paradis souillés par l’indifférence humaine. Et que dire de ceux qui, en voiture, ouvrent leur fenêtre pour jeter nonchalamment leurs déchets sur l’autoroute ? Quel exemple donnons-nous à nos enfants ? Quel héritage laissons-nous ?

Il est temps de se réveiller.
Il est temps que l’on arrête de traiter la saleté comme une fatalité.
Il est temps que l’on réalise que la propreté commence devant chez soi, dans nos rues, dans nos quartiers.

Les autorités doivent agir. Oui. Mais l’effort ne doit pas seulement venir d’en haut. Changer notre mentalité est l’affaire de chacun d’entre nous. Pourquoi ne pas organiser des campagnes de nettoyage dans nos villes, nos plages ? Pourquoi ne pas enseigner à nos enfants, dès leur plus jeune âge, que protéger la nature, c’est aussi se respecter soi-même ?

Je rêve d’une Algérie propre.
Je rêve d’une jeunesse qui soit fière de ses espaces publics.
Je rêve qu’un jour, il ne soit plus normal de jeter son sachet de chips au sol.

Et si ce rêve commençait aujourd’hui, par un simple geste, un simple exemple ?
Parce que chaque petit geste compte. Parce que l’Algérie le mérite.