Affaire Yacine : lever le tabou sur les agressions sexuelles

L’affaire du petit Yacine, un enfant égyptien victime d’agressions sexuelles répétées au sein même de son école à Damanhour (Égypte), a bouleversé l’opinion publique.

L’accusé, un homme de 79 ans occupant un poste de responsabilité dans une école privée de langues, est soupçonné d’avoir agressé sexuellement un élève à plusieurs reprises, avec la complicité présumée d’une employée.

Les agressions auraient eu lieu dans les toilettes et dans le garage de l’établissement, durant les heures de classe. Le père de l’enfant a porté plainte et l’affaire a été transmise à la cour criminelle. Une vague de solidarité s’est rapidement formée sur les réseaux sociaux autour du mot d’ordre : « Le droit de Yacine doit être rétabli ».

Une affaire symptomatique d’un mal plus profond

Ce drame n’est malheureusement pas un cas isolé. Les violences sexuelles sur mineurs existent dans toutes les sociétés. Mais dans de nombreuses cultures, dont la nôtre, ces sujets restent tabous, enveloppés de silence et de honte. Cette chape de plomb empêche les victimes de parler, favorise l’impunité des agresseurs, et prolonge la souffrance des enfants.

Un enfant victime d’agression sexuelle ne comprend pas toujours ce qu’il vit. Il peut se sentir coupable, avoir peur, ou être pris dans une grande confusion, surtout si l’agresseur est une figure d’autorité.

Trop souvent, les enfants se taisent parce qu’ils craignent de ne pas être crus d’être punis ou de causer un « scandale familial ».

L’éducation sexuelle : un outil de protection

Dans de nombreuses familles, le mot « éducation sexuelle » suscite de la méfiance, voire du rejet. Pourtant, il ne s’agit pas de sexualiser l’enfant, mais de lui transmettre des notions fondamentales adaptées à son âge :

  • Connaître son corps et nommer ses parties sans honte
  • Comprendre la notion de limites et d’intimité
  • Apprendre à dire non à un contact non désiré
  • Identifier les comportements inappropriés, même venant d’un adulte
  • Savoir qu’il peut parler à ses parents sans peur

Le rôle fondamental des parents

L’éducation à la protection du corps commence à la maison. Voici quelques pistes concrètes pour les parents :

  • Écoutez votre enfant avec attention, sans jugement
  • Créez un climat de confiance où il peut tout vous dire
  • Expliquez-lui clairement que personne n’a le droit de le toucher dans ses parties intimes
  • Répétez-lui qu’il ne sera jamais puni s’il vous raconte une situation anormale

Briser le silence, c’est sauver des vies

L’affaire Yacine est un électrochoc. Elle doit nous pousser à agir : non seulement pour obtenir justice pour cet enfant, mais pour éviter que d’autres vivent le même traumatisme. Briser le silence autour des violences sexuelles, ce n’est pas salir l’honneur d’une famille ou d’une communauté, c’est protéger la dignité et l’intégrité des enfants. Il est temps d’affronter ces réalités avec courage, lucidité et responsabilité.

À toutes les mères, à tous les pères : vos enfants ont besoin de vous. Parlez-leur. Éduquez-les. Écoutez-les. Et surtout… croyez-les.