Et pourtant, une fois de plus, elle s’est transformée en drame collectif : au moins sept personnes ont trouvé la mort par noyade. Sept vies arrachées à la mer. Depuis le 1er juin, 122 noyades ont été recensées. Parmi elles, 75 sur les plages, dont 36 dans des zones où la baignade est formellement interdite.
D’où vient cette inconscience ?
Et la question revient, implacable, lancinante, douloureuse : d’où vient cette inconscience ? Comment expliquer que, malgré les avertissements répétés, malgré la présence massive des agents de la protection civile, des familles entières continuent à défier la mer agitée, à plonger dans des zones non surveillées, à fermer les yeux sur le danger ?

Les chiffres parlent d’eux-mêmes, mais derrière eux, il y a des visages, des drames humains. Un enfant de 13 ans noyé dans un bassin d’irrigation à Nâama. Des enfants qui jouent dans les vagues sans la moindre surveillance. Des parents absents, accaparés par leurs téléphones ou leurs conversations, retrouvés paniqués quelques heures plus tard dans les postes de secours.
Un profond examen collectif de conscience
Cet été ressemble aux précédents. Et tout laisse penser qu’il ressemblera au prochain si nous ne faisons pas un profond examen collectif de conscience. Il ne s’agit pas uniquement de négligence ou d’ignorance, mais d’un rapport défaillant au danger. Une sorte de fatalisme mêlé à une inconscience culturelle, presque banalisée. Comme si la mer était un terrain de jeu, et non une force puissante, imprévisible, souvent meurtrière.
Il ne s’agit pas seulement de négligence ou d’ignorance, mais d’un rapport défaillant au danger.
Ce comportement interpelle. Il mérite l’attention des sociologues, des psychologues, des éducateurs, des médias. Pourquoi cette fascination du risque ? Pourquoi ce besoin de braver l’interdit, même au péril de sa vie ? Pourquoi cette incapacité à prévenir plutôt qu’à pleurer ?
La mer, elle, ne pardonne pas. Et elle ne fera jamais la différence entre une plage autorisée ou interdite, un adulte ou un enfant, un inconscient ou un averti.
Il est temps d’éduquer, de responsabiliser, de secouer les consciences. Car une journée à la plage ne devrait jamais se terminer à la morgue.
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