Examen de dépistage du cancer du sein : j’ai testé la mammographie

Pendant quelque temps, j'ai ressenti une gêne au niveau de ma poitrine. Il ne s'agissait pas vraiment de douleurs, mais plutôt d'une sensation de gonflement inconfortable associée à une hypersensibilité des seins. Par Dalila Soltani

La moindre pression sur cette partie de mon corps était pénible à supporter, et il devenait même difficile d’enfiler mon soutien-gorge. Les mouvements les plus légers provoquaient des sensations désagréables. Ces symptômes ne se limitaient pas à la période précédant ou accompagnant mon cycle menstruel ; ils étaient devenus constants.

L’importance de l’auto-examen des seins

Après ma douche, il m’arrivait fréquemment de pratiquer l’auto-examen des seins. Ne dit-on pas que cette démarche peut permettre de détecter la présence de kystes, d’anomalies ou de tout changement ?

Bien que je ne ressentisse aucun symptôme inhabituel, comme la formation d’une masse ou d’un nodule, un changement cutané ou une modification au niveau du mamelon, la sensibilité de mes seins et la présence de peau d’orange, probablement due à mes fluctuations régulières de poids, suscitaient mes inquiétudes.

Pendant un certain temps, j’hésitais à me faire dépister, redoutant le résultat et imaginant comment ma vie serait bouleversée en cas de diagnostic positif. Les statistiques n’apaisaient pas mes craintes : le cancer du sein est la principale forme de cancer chez la femme, avec plus de 14 000 cas recensés chaque année selon l’INSP. Une particularité marquante est qu’il touche les femmes dès l’âge de 40 ans, à la différence des pays développés où il est plus fréquent chez celles de 55 ans et plus.

Le début de mon parcours de dépistage

J’arrive au centre d’El Achour du Dr. Benbrahim, situé au numéro 37, Lotissement D. J’avais le cœur lourd, mais j’étais convaincue que je ne devais plus négliger mes symptômes. Je donne mon nom à la réception et j’explique que je veux faire une mammographie de dépistage. Je m’étais habillée en jupe et haut pour l’occasion.

On m’a conduite dans la pièce de radiologie où je me prépare pour subir une mammographie. Une gentille technologue en imagerie diagnostique arrive pour commencer l’examen. Son visage était tellement réconfortant que je me sentais rassurée. La jeune professionnelle m’explique que le fait de ressentir des douleurs est un bon signe, car le cancer du sein est une maladie sournoise qui se développe souvent sans se faire sentir au début.

L’examen dure environ 15 minutes si vous collaborez bien avec le technologue en évitant de vous plaindre de douleur à tout-va et en gardant une position statique. Une fois l’examen terminé, je me dirige vers la salle d’attente pour attendre la deuxième étape de l’examen : l’échographie et les résultats.

Un diagnostic rassurant

J’ai dû attendre une demi-heure avant que la réceptionniste m’emmène dans une autre chambre. Je me déshabille ensuite et m’allonge sur la table d’examen, sur le dos, avec le bras du côté à examiner levé au-dessus de la tête. La radiologue arrive enfin dans la pièce, se présente, me salue et commence l’échographie. C’est là qu’elle me dit que ma radio est propre, que je ne présente aucune anomalie douteuse. J’ai profondément expiré en remerciant le bon Dieu. Elle m’informe en revanche que j’ai un kyste rempli de liquide qui n’est pas dangereux et ne nécessite pas d’analyse ou de traitement.

En ce qui concerne les douleurs au niveau des seins, elle explique que cela pourrait avoir plusieurs origines, dont les changements hormonaux, les inflammations du tissu mammaire ou encore la Mastalgie non cyclique.

Partager pour prévenir : un message d’encouragement aux femmes

La radiologue salue mon initiative en me racontant l’histoire d’une jeune femme qui, même après avoir découvert la présence d’une masse au niveau de son sein gauche, n’a pas subi les examens nécessaires par négligence, permettant ainsi au cancer de s’installer et de se propager.

J’avais enfin le cœur léger comme une plume. Arrivée à la réception, je paie 5 000 DA, le prix de l’examen de dépistage au niveau des centres d’imagerie, et je récupère mes résultats.

Si je partage aujourd’hui mon expérience, c’est pour dire à toutes les femmes âgées de 40 ans et plus de ne pas négliger l’auto-examen et l’examen de dépistage lorsque cela est nécessaire. Un dépistage précoce augmente considérablement les chances de succès du traitement et de guérison.