Atra ou Belouta pour les plus proches est une jeune femme rayonnant d’une joie contagieuse qui enveloppe son entourage de positivité et de bonheur. Son sourire chaleureux a rapidement illuminé la pièce, créant une atmosphère vivifiante.
Notre invitée réside au Japon depuis huit ans. Originaire de Constantine, elle a choisi de s’installer au Japon pour des motifs personnels et professionnels. Elle occupe le poste de photographe commercial « food photography », restaurants et évènementiel.
Profondément fascinée par la culture japonaise et décidé à faire la promotion de sa culture mère, elle a décidé de faire connaître la richesse culturelle de l’Algérie à travers un livre dédié à la gastronomie algérienne : « Algerian Homecook », un livre qui est actuellement disponible sur Amazon pour les intéressés. Dans cette entrevue, nous revenons sur la passion pour la photo et la cuisine, le parcours au Japon et les projets à venir de cette jeune femme inspirante.
Nous sommes très curieux de savoir comment vous vous êtes retrouvée au pays du Soleil-Levant.
J’ai obtenu un visa de travail au Japon. C’était une opportunité à la fois excitante et enrichissante. Après avoir travaillé pendant deux ans en tant que professeur d’anglais dans des institutions privées, j’ai décidé de changer d’orientation.
En raison de ma passion pour la photographie et mon amour pour le partage et la découverte des cultures du monde, j’ai opté pour cette nouvelle voie. Depuis mon installation au Japon, je me suis impliquée dans différentes activités culturelles visant à promouvoir la culture algérienne.
Vous venez d’éditer un livre sur la gastronomie algérienne « Algerian Homecook ». Qu’est-ce qui a motivé ce projet ?
Je ressens une grande fierté pour ma culture et mes origines algériennes. Aussi souvent que possible, j’organise des voyages en Algérie pour retrouver ma famille et mes racines. C’est précisément cette connexion profonde qui m’a motivée à créer mon premier livre dédié à la cuisine algérienne.
Je considère cela comme une obligation personnelle de présenter la richesse culturelle de mon pays. Mon livre met en avant des recettes typiquement algériennes, détaillées et illustrées par des photos professionnelles de haute qualité.
Il propose aux lecteurs un voyage culinaire mémorable à travers des recettes rédigées en anglais, une langue internationale largement maîtrisée. Cela permettra à un public mondial de découvrir et d’apprécier les saveurs ainsi que les traditions de la cuisine algérienne.
Par cette démarche, je souhaite contribuer à la promotion de la riche diversité culturelle de l’Algérie tout en sensibilisant les gens à son héritage culinaire.
Partagez-vous avec vos convives japonais des plats de la cuisine algérienne. Si oui, quels sont les plats les plus populaires auprès d’eux ?
Bien sûr, mon mari étant japonais, originaire d’Osaka, j’invite fréquemment ma belle-famille ainsi que nos amis japonais à partager des repas algériens. Ils apprécient notre cuisine en général, particulièrement la fameuse Rechta, souvent servie lors des grandes occasions et des fêtes familiales.
D’ailleurs, dans le Classement TasteAtlas 2023/2024, ce plat est classé deuxième meilleur plat de nouilles au monde. Mes convives japonais soulignent surtout la convivialité de ce plat, qui se partage généralement en groupe autour d’une grande table.
Parlez-nous de la journée type de Adra au Japon ?
Une journée typique au Japon peut varier selon les individus, leur mode de vie et leurs emplois du temps. La journée commence très tôt, vers 5 h 30 du matin, avec comme programme :
- Exercice physique ;
- Petit-déjeuner ;
- Journée de travail jusqu’à 16h.
En ce qui me concerne, je m’accorde un peu plus de temps avec ma fille, car j’ai aménagé mon studio photo à l’étage de chez moi. Après le travail, les activités sont fréquemment diverses, telles que les courses, des sorties entre amis, des dîners en famille, des promenades dans les jardins avec les enfants, ou simplement des soirées devant la télévision.
Êtes-vous une amatrice de Jdrama ? Quelle est votre série préférée ?
Absolument, ma passion pour les Jdramas a créé un lien solide avec mon beau-père japonais. Initialement réticent à l’idée que son fils japonais épouse une algérienne, il pensait que mon adaptation à la culture japonaise serait difficile.
Cependant, à travers nos discussions sur quelques films et séries japonais, il a réalisé qu’il n’y avait aucun problème, et que j’avais déjà intégré la société japonaise bien avant mon mariage avec un japonais. J’aimerais d’ailleurs vous recommander la série japonaise « Vivant », une production très captivante que j’ai beaucoup appréciée.
Qu’est-ce qui vous plait au Japon ?
En tant qu’Algérienne, ce qui m’enchante au Japon, c’est la richesse de sa culture et de ses traditions, la beauté de ses paysages, la finesse de sa gastronomie, ainsi que la courtoisie et la politesse des Japonais. J’apprécie également l’harmonie qui règne dans ce pays, ainsi que le respect de la nature et des traditions ancestrales, des coutumes, ainsi que la liberté totale en termes de pratiques religieuses. Le mois sacré du ramadan se déroule pour moi de manière très confortable, personne ne me dérange, contrairement à d’autres pays européens où la liberté du culte fait défaut.
Enfin, j’aime la coexistence harmonieuse de la modernité et de l’innovation avec la culture traditionnelle japonaise, le sérieux professionnel et la modestie hiérarchique. Le Japon demeure pour moi un pays fascinant et unique.
Avez-vous trouvé des difficultés dans votre insertion sociale au Japon ?
Non, pas du tout. Je pense qu’il est important de rester ouvert d’esprit, d’apprendre sur la culture locale, de s’impliquer dans la communauté, et d’être sérieux sur le plan professionnel pour faciliter l’intégration. Mes qualités humaines, mon ouverture et mon amour des découvertes m’ont permis de me frayer une place dans ce pays captivant.
Si nous avons envie de visiter le Japon, quel serait le meilleur circuit ou les villes à découvrir ?
La capitale du Japon, Tokyo, regorge de sites touristiques incontournables tels que le Palais Impérial, le quartier de Shibuya, le temple Senso-ji, le quartier animé de Shinjuku, et bien plus encore. Pour ma part, je pense que mon parcours professionnel en tant que photographe influence mes choix.
Si quelqu’un me demande une visite guidée de Tokyo, mes préférences diffèrent un peu. Il existe des endroits absolument magnifiques, presque méconnus des touristes, tels que La maison du Thé, la plus ancienne maison de thé de Tokyo, où l’on peut déguster du thé japonais traditionnel à l’ancienne avec de petits gâteaux au beau milieu d’un lac. C’est un véritable voyage dans le temps à un coût abordable. Il y a aussi le parc de Shimbashi, où l’histoire rencontre la modernité dans un cadre naturel absolument fabuleux.
On dit que pour conquérir un Algérien, le chemin passe par son estomac. Mais qu’en est-il du Japonais ?
Pour qu’une femme algérienne séduise un homme japonais, il est essentiel de respecter sa culture et ses valeurs. La femme algérienne, avec son caractère méditerranéen, et ses traits de personnalité chaleureuse, passionnée et enjouée, peut en effet être appréciée au Japon. Les Japonais, réputés pour leur politesse et leur réserve, peuvent être attirés par la spontanéité et la vivacité typiques des personnes de culture méditerranéenne.
Avez-vous des projets d’avenir ?
Je suis ravie de vous informer que je suis en train de travailler sur mon deuxième livre dédié à la pâtisserie algérienne. Ce projet revêt une importance particulière pour moi, étant donné que la cuisine et la pâtisserie algérienne sont de véritables passions.
Dans ce nouvel ouvrage, mon objectif est de partager avec les lecteurs les recettes de ces délices sucrés, qu’elles soient traditionnelles ou revisitées, qui contribuent à la renommée de la pâtisserie algérienne. J’ai consacré des heures en cuisine à tester, ajuster et perfectionner les recettes afin de préserver leur authenticité.
Je souhaite que ce livre permette à chacun de découvrir et d’apprécier les saveurs uniques de la pâtisserie algérienne, tout en mettant en avant le savoir-faire et la richesse de cette cuisine. J’ai hâte de le partager avec vous et espère qu’il vous procurera autant de plaisir que j’en ai eu à le créer.
Pour suivre Belouta sur Instagram : @couscousushi
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