Comble de l’horreur, il ne vous prête aucune attention quand vous lui parlez.
Des témoignages poignants
« Mon compagnon joue à Guild Wars tous les soirs et tous les week-ends depuis 3 ans et je ne sais plus que faire. Il a repris un commerce et il est stressé. Le jeu le détend. Le hic, c’est qu’il passe peu de temps avec notre bébé et moi. En attendant, c’est nous qui subissons les conséquences. Parfois, je me dis qu’il faut que je trouve le courage de partir, je suis devenue aigrie ! »
Mounira, 27 ans
« J’ai le même spécimen à la maison… mais lui est accro à Wow. J’ai l’impression d’avoir tout essayé. À des moments ça a marché, mais quand nos hommes sont victimes de ce genre de dépendance, ils reprennent et de plus en plus surtout après avoir arrêté pendant un bout de temps. Pour mon mari, le jeu est comme le football, vital. »
Ahlem, 34 ans
« Il ne passe plus de temps avec moi »
« Il ne s’en rend pas compte et là, il est à deux doigts de préférer continuer à jouer plutôt que de me retrouver et passer du temps avec moi. C’est quasi fini entre lui et moi, on n’arrive plus à communiquer.
On se bagarre constamment, il n’arrive pas à comprendre que je suis jalouse de ce temps qu’il passe seul sans moi. Je veux juste qu’il retrouve le sens des priorités, qu’il prenne plaisir à dîner avec moi sans penser qu’il gaspille son précieux temps devant sa Xbox. C’est difficile pour moi de gérer ça, je fais des concessions, mais lui rien. »
Souhir, 40 ans
« Je suis devenue sa partenaire de jeu »
« Je me sentais coupable de lui dire d’arrêter de jouer pour passer plus de temps avec moi. Mais en même temps, dès que je suis à la maison avec lui, c’est comme si j’étais seule, je mange seule, je passe ma soirée seule, et quand il mange avec moi, il mange en 5 minutes et retourne vite jouer ; bien sûr, je m’endors seule la plupart du temps.
Pour ne pas vivre des malentendus et des crises à cause des jeux, j’ai trouvé une astucieuse idée : apprendre à jouer et devenir sa partenaire. Depuis, je vous assure, j’arrive même à contrôler les heures qu’il passe devant son jeu, car il me cherche tout le temps et quand je ne suis pas disponible, alors il m’attend. »
Yasmine, 23 ans
« On a divorcé à cause de son addiction »
« J’ai été mariée à un homme qui jouait jour et nuit à Wow. On a divorcé au bout de 6 mois. Mais ce n’est pas fini, je rencontre un autre homme qui joue aussi à ce fameux jeu. Vraiment pas de chance ! Ça fait bientôt 3 ans que nous sommes ensemble et ce sont toujours les mêmes crises à ce sujet. On finit toujours par crier, se dire des mots horribles… Les efforts se font ressentir pour deux jours et après rebelote. Jusqu’à aujourd’hui, je supportais tant bien que mal qu’il passe plus de six heures devant son écran, mais maintenant, on attend un heureux événement et j’ai peur d’élever le petit seul alors qu’il fait montre d’immaturité. »
Djihane, 38 ans
Ce que pense le spécialiste
On parle ici de dépendance très forte, parce qu’une addiction aux jeux vidéo va littéralement se répercuter sur le fonctionnement du couple et de la famille. Le fait de jouer n’est pas anormal en lui-même, mais quand cela prend beaucoup d’espace dans la vie de la personne, cela devient problématique. Il faut donc savoir que, comme toute addiction, c’est un trouble psychologique qui entraîne chez la personne un besoin compulsif et répétitif de jouer.
De ce fait, ce type de comportement peut amener à une perte d’intérêt pour les relations affectives. L’homme néglige petit à petit la femme et considère que la relation n’est plus aussi importante à ses yeux ; la priorité n’est plus donnée à sa femme, mais plutôt à ses connaissances virtuelles.
D’autres conséquences incluent le changement d’attitude et le mode de communication entre les membres de la famille : séparation, divorce, violence conjugale, perturbation dans le système familial, menant la famille à la débâcle. Résultat : un père « effacé ». L’idéal serait donc de communiquer au sein du couple et de trouver une issue à ce problème lorsque la dépendance s’installe. Une prise en charge psychologique pourrait être nécessaire.
Remerciements à :
Cabinet d’Aide Psychologique et de la Recherche Bahia Iamrache
Montée Hassnaoua avant l’école Ecomode, Tizi Ouzou
Tél. 0698 146 272
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