Caprice, Zygomar, Klako, Globo : les friandises algériennes d’antan

Je vous parle d’un temps que les moins de 40 ans ne peuvent pas connaître. Les bonbons et confiserie d’antan se rappellent à notre bon souvenir. Par Celia Ouabri

Ces douceurs fondaient sur nos langues, nous propulsant au pays des merveilles. La plupart de ces friandises ont aujourd’hui disparu, éclipsés par les barres chocolatées, marshmallows et autres fraises Tagada. Mais dans la mémoire collective des seniors, la nostalgie floquée ‘madeleine de Proust’ remonte à la surface.

Chewing-gum ? Vous avez dit chewing-gum ?

On les mâchouillait durant des heures en faisant éclater des bulles de plus en plus grandes pour épater nos camarades à la récréation.

Dans les années 60, 70 et 80, une petite collection de chewing-gum affolait les papilles des enfants que nous étions : May (à la menthe), Klako (couleur rose) et Globo. Ce dernier était plus dur à mâcher que son cousin Klako qu’il n’a jamais réussi à détrôner, d’ailleurs.

Et si on se faisait un petit ‘Caprice’ ?

Les bambins raffolaient de caramels ‘Caprices’. Pour la modique somme de 5 centimes de douros (eh oui, c’était bien avant l’inflation), l’épicier du quartier nous en donnait deux. Ce caramel nous donnait l’eau à la bouche !

Puis, il y a d’autres caramels de couleur noire dont l’abus nous conduisait souvent chez le dentiste, au grand dam de nos parents. Papa-maman étaient moins récalcitrants à nous acheter des Zigomars. Et pour cause, cette friandise à la forme longiligne était toujours accompagnée d’une information sur les inventions scientifiques, un bon moyen de nous cultiver !

Réglisse, sucette, pomme d’amour

Qui se souvient des réglisses de notre enfance ? Elles se déclinaient en bâtonnets ou en rouleaux. On aimait tirer notre langue bien noircie après en avoir consommé.

Les sucettes occupaient aussi le top ten de nos friandises préférées. Jusqu’aux années 80, elles étaient commercialisées sous forme de coquillage rouge.

Au marché, les enfants étaient attirés par des étals colorés : outre les incontournables pommes d’amour (confiserie rouge, ronde et brillante), on craquait pour les sucres d’orges couleur arc-en-ciel, les gommes à la menthe, les berlingots rayés et les carrés ‘Fausta’. « À chaque fois que j’accompagnais ma grand-mère au marché de Laaguiba-Belcourt, elle m’achetait des sucres d’orges que je dévorais en me salissant les doigts » se rappelle Mounia (59 ans).

Chocolat-cigarette   

Pour se donner un petit air d’adulte, on faisait semblant de s’en griller une. « Il y avait ces clopes en forme de chocolat dont je raffolais » nous confie Mabrouk (56 ans). Les pièces de monnaies en chocolat emballées dans du papier doré faisaient également mouche auprès des bambins en culottes courtes.

Les cacahuètes caramélisées avaient aussi la cote. Dans le passé, il existait très peu de marques de tablettes chocolatées en Algérie. La marque française Poulain offrait la possibilité de gagner des cadeaux : sacs de sport, appareil photo…  Les premières tablettes de chocolat produites localement étaient plébiscitées par les consommateurs. « J’adorais les bâtonnets de chocolat noir qu’on nous donnait avec un morceau de pain, au goûter de 4 heures à la crèche, et plus tard les tablettes au riz soufflé » témoigne Zineb (61 ans).

Madeleine de Proust

Les jouets-confiseries plaisaient beaucoup aux chérubins. Qui se souvient des petits nounours en plastique renfermant des mini-billes sucrées ? Après avoir dégusté les bonbons, il restait le petit ourson pour jouer ! Un vrai bonheur !

Meringues artisanales, dragées, bonbons mentholées… Que de saveurs sucrées associées à nos moments d’insouciance ! Autre inoubliables gâteries : petites gaufrettes croustillantes et ‘oublies’, ces cônes évasés et sucrés qui craquaient sous la dent. Quand les beaux jours revenaient, les marchands de glace ambulants proposaient des crèmes glacées coincées entre deux gaufrettes : de véritables tueries !

Les plus anciens se rappellent aussi ‘Kilomètre’. « J’avais 7 ans et je courais dans les ruelles de la Casbah pour acheter cette confiserie transportée par un marchand ambulant » se souvient Mahmoud (73 ans).

Le temps a passé et l’eau a coulé sous les ponts. Mais le goût sucré des friandises d’autrefois imprègne à jamais les papilles des papis et mamies.