Ces couples qui ont quitté l’étage chez la belle-famille… pour enfin respirer

Vivre sous le même toit que la belle-famille, même avec une entrée indépendante, peut sembler pratique : pas de loyer, pas de charges, un soutien familial quotidien.

Pourtant, de nombreux jeunes couples finissent par fuir cette cohabitation trop proche pour s’installer ailleurs, quitte à sacrifier leur confort financier.

Témoignages de celles et ceux qui ont fait le choix de la liberté.

Souad : « J’ai troqué la gratuité contre la paix de l’esprit »

Souad, 32 ans, a vécu trois ans au deuxième étage de la villa de ses beaux-parents, avant de convaincre son mari de déménager :

« Croire qu’on est autonome parce qu’on a un étage, c’est une illusion ! Même avec la porte fermée, on vit sous surveillance. Les belles-sœurs débarquent, donnent leur avis sur la déco, ouvrent le frigo… On ne se sent jamais vraiment chez soi. »
Malgré la pression familiale, le couple décide de quitter les lieux. Le budget devient plus serré, mais pour elle, c’est un prix raisonnable à payer pour retrouver leur intimité.
« Ce qu’on a gagné ? Rahat el bel… la tranquillité d’esprit. »

Yacine et Amina : « Vivre chez les parents, c’est pratique… mais étouffant »

Yacine et Amina ont, eux aussi, occupé un étage chez les parents pendant un an et demi. Ils reconnaissent les avantages :

« On a économisé de l’argent, on avait de l’aide avec le bébé, et un vrai soutien au quotidien. »
Mais très vite, les limites apparaissent :
« On ne peut jamais fermer la porte à clé sans que ce soit mal perçu. Recevoir des amis ? Il faut prévenir. Faire un barbecue ? Limiter le bruit. On vit dans une sorte de huis clos permanent… »
Ils décident alors de partir, malgré un studio exigu :
« On préfère un petit espace, mais une vraie liberté. »

Fouzia : « La cohabitation, ça va un temps »

Fouzia, 43 ans, a vécu six années dans une grande maison à trois niveaux avec toute la belle-famille.

« Une fille, un chien, un anniversaire… et une belle-mère qui fait une scène. Des invités à la maison ? Elle se plaint de ne pas pouvoir dormir. Des obligations familiales qui s’imposent, même quand on est fatiguée. »
Après des années d’efforts, elle et son mari prennent un appartement, même si cela leur coûte cher :
« On a perdu du confort, mais gagné une chose essentielle : la sérénité. »

Fuir pour mieux s’aime

Tous les couples interrogés racontent, au fond, la même chose : vivre chez la belle-famille, c’est vivre à moitié. Toujours sous l’œil d’un parent, toujours avec des comptes à rendre. Pour eux, l’émancipation est un acte de santé mentale et conjugale, même si elle a un prix.