Comment prévenir la carence en fer chez les enfants ?

Une santé de fer… L’expression ne pourrait mieux illustrer l’importance de ce micronutriment essentiel au bon fonctionnement de notre organisme. Par Dr Linda Belabed, Nutritionniste.

Et pour cause : une insuffisance d’apport en fer représente aujourd’hui l’un des problèmes nutritionnels les plus répandus dans le monde.

Selon l’Organisation mondiale de la Santé, entre 600 et 700 millions de personnes en souffrent à l’échelle planétaire. Mais concrètement, quelles sont les conséquences d’une carence en fer, notamment chez l’enfant ? Et surtout, comment l’éviter par une alimentation adaptée ?

Une carence aux répercussions sérieuses pour le développement de l’enfant

En Algérie, la carence en fer concerne près de 40 % des enfants de moins de 5 ans et 60 % des nourrissons âgés de 9 à 12 mois.

Elle est souvent liée à un apport alimentaire insuffisant en fer — notamment via les aliments d’origine animale — ainsi qu’à de mauvaises pratiques lors de la diversification alimentaire.

Chez l’enfant en bas âge, cette carence peut nuire au développement intellectuel, moteur et psychologique. Chez la femme enceinte, elle peut avoir un impact sur le développement du fœtus et augmenter les risques de complications à l’accouchement, voire de mortalité maternelle.

Les signes d’une carence en fer à repérer

Le fer joue un rôle fondamental dans le transport de l’oxygène dans l’organisme. Ainsi, une carence en fer se manifeste souvent par les symptômes suivants :

  • Pâleur du visage
  • Fatigue inhabituelle
  • Baisse de la concentration
  • Diminution de la capacité physique ou de l’énergie
  • Chute de cheveux
  • Sensibilité accrue aux infections

Dès l’apparition de ces signes, il est essentiel de consulter un médecin. Celui-ci pourra recommander une alimentation plus riche en fer ou prescrire un traitement à base de fer, notamment sous forme de sulfates de fer, particulièrement en cas de grossesse.

Le fer, un oligoélément indispensable

Le fer est essentiel à l’oxygénation des cellules et donc au bon fonctionnement global de l’organisme.

On le retrouve en grande quantité dans les aliments d’origine animale, notamment :

  • Les abats (foie)
  • La viande rouge
  • Les œufs
  • Le poisson

On en trouve également dans certains végétaux, comme les légumineuses (lentilles, pois chiches, haricots blancs), mais le fer d’origine végétale est moins bien absorbé par l’organisme que celui d’origine animale.

Mieux vaut prévenir que guérir

Pour éviter les carences, il est important d’équilibrer l’alimentation dès le plus jeune âge, et de veiller à inclure régulièrement des aliments riches en fer. Contrairement à une idée reçue, les épinards ne sont pas les champions du fer. La viande rouge, les abats et le poisson restent les meilleurs alliés en prévention.

Les produits enrichis en fer — comme certains laits infantiles ou céréales pour enfants — sont aussi recommandés, en particulier durant les premières années de vie.

Astuce : la vitamine C, alliée du fer

Saviez-vous qu’on peut améliorer l’absorption du fer grâce à la vitamine C ? Un exemple simple : boire un jus d’orange fraîchement pressé pendant un repas contenant de la viande favorise l’assimilation du fer par l’organisme. À l’inverse, le thé peut freiner cette absorption s’il est consommé en même temps qu’un repas. Il est donc préférable d’en boire une à deux heures après.