Dans son recueil de nouvelles fraîchement édité chez Apic éditions, l’écrivain remonte le fil de ses souvenirs pour nous embarquer dans cette période bénie qu’est l’enfance. À travers les yeux de L’hadi, son personnage espiègle et ô combien attachant, l’auteur égrène les souvenirs d’une époque qui ne peut être qu’extraordinaire vue de cette perspective.
Les sentiments indélébiles de l’enfance selon Mehdi Messaoud
Avec tout le sérieux qui caractérise les jeunes personnes, Mehdi Messaoudi exprime les sentiments qu’enfant, la vie façonne en nous et qui ne nous quittent jamais après : la peur, la honte, le chagrin d’amour, mais aussi le bonheur d’aimer, d’être aimé pour ce que l’on est, les amitiés que l’on croit éternelles, l’insouciance de la vie que l’on croit elle aussielle.
Auteur d’un recueil de nouvelles et d’un roman, Mehdi Messaoudi revient en cette rentrée littéraire avec un nouveau recueil de nouvelles inspirées de sa vie et de la vie de personnes qu’il connaît. Cependant, il insiste sur le fait que ce ne soit pas un recueil autobiographique, et cela se confirme à la lecture, car ces tranches de vie sont universelles. Qui n’a pas éprouvé un chagrin d’amour à l’âge de six ans ? Ou qui n’a pas eu peur jusqu’à en vomir en visitant un cabinet de médecin pour la première fois ? Qui n’a jamais éprouvé une peur bleue d’être abandonné par ses parents ?
Sous le prisme de l’enfance : entre rires, bêtises et mélancolie dans ‘En dépit du temps’ de Mehdi Messaoudi
Que les lecteurs qui craignent que les nouvelles ne relatent que les angoisses de l’enfance soient rassurées, les bêtises et les épisodes drôles ont également leur part d’encre dans ce livre. Sinon, à quoi bon être enfant si on ne peut pas faire de bêtises ?
En refermant « En dépit du temps » de Mehdi Messaoudi, nous avons un arrière-goût d’être brusquement redevenus adultes. Ce que l’on a perdu l’est à jamais. On questionne notre propre enfance et on se rend compte qu’elle est passée trop vite, ou peut-être pas pour certains. Quoi qu’il en soit, on se rend compte qu’elle était unique et qu’aujourd’hui, elle n’est plus.
Par son absence, notre enfance reste présente en nous, partout. Elle est dans une marque de voiture que conduisaient nos parents, ou dans le bruit de l’emballage d’un bonbon que l’on ouvre. Elle peut être dans l’air d’une chanson ou dans un parfum qui traîne dans un couloir. On la porte comme un fardeau ou comme un bouclier et il ne tient qu’à chacun d’en faire un souvenir extraordinaire. Mais quoique l’on fasse, nul ne guérit de son enfance.
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