Souvent désigné sous le terme de « fausse couche », l’avortement spontané d’une grossesse constitue une complication très courante, souvent négligée. Il survient au début de la grossesse, entraînant la perte du fœtus avant 22 semaines. On distingue deux types de fausse couche : les précoces et les tardives, chacune présentant des causes et des protocoles de suivi distincts.
Causes et symptômes des fausses couches
Dans le cas des fausses couches précoces, elles sont généralement dues à une croissance anormale du fœtus, fréquemment liée à une incohérence chromosomique. Pour se développer normalement, l’embryon doit avoir le bon nombre de chromosomes (23 chromosomes maternels + 23 chromosomes paternels).
Lorsque l’œuf fécondé ne contient pas le nombre complet, la grossesse s’arrête spontanément. Cependant, les fausses couches tardives sont habituellement liées à un problème de santé chez la maman plutôt que chez le fœtus. De nombreuses causes peuvent expliquer une fausse couche, même s’il reste toujours une part inconnue. L’exploration de ces causes permet souvent de remédier à certains problèmes de santé.
Quelques pistes d’exploration
L’embryon n’est pas viable
En tant que réaction naturelle de défense de l’organisme, une fausse couche isolée n’est rien d’inquiétant, même si elle reste un événement profondément affectant pour les femmes. 90 % des fausses couches isolées sont dues à une anomalie chromosomique de l’embryon. Généralement, la grossesse suivante se déroulera convenablement. Il peut également s’agir de l’expulsion d’un œuf clair : le processus de fécondation s’est mal déroulé, et l’échographie confirme que l’œuf est vide.
Virus et infections
Certaines maladies virales, telles que la rubéole et la varicelle, présentent un danger pour le bon développement de l’embryon. Elles peuvent entraîner des malformations fœtales graves et provoquer des fausses couches. D’autres maladies virales peuvent conduire à une interruption de la gestation. Des infections des trompes et de l’utérus peuvent par ailleurs être en cause.
Malformations utérines
Une première fausse couche ne suscite pas d’alerte médicale, mais sa récurrence devient le signal d’un dysfonctionnement structurel, nécessitant une investigation approfondie avant d’entreprendre une nouvelle grossesse.
En général, c’est après trois fausses couches que des examens médicaux complets sont réalisés pour identifier les causes potentielles de ces interruptions de grossesse répétées. Des examens spécifiques et des bilans sont requis pour localiser le problème.
Col ouvert
De nombreuses fausses couches tardives résultent d’une béance du col utérin, qui n’assure plus la fonction de verrou de l’utérus. Un cerclage du col de l’utérus en début de grossesse (vers la fin du troisième mois) permet de favoriser le développement normal de la grossesse.
Dérèglement hormonal
Une carence en œstrogènes et/ou en progestérone, ainsi que certaines affections thyroïdiennes, peuvent être à l’origine d’une fausse couche.
Maladies chroniques
Des affections chroniques telles que le diabète, l’insuffisance rénale ou une hypertension artérielle sévère exigent une prise en charge spécifique et un suivi médical adapté pendant la grossesse. Il est donc préférable de planifier la grossesse pour prévenir d’éventuelles complications.
Incompatibilité rhésus
L’incompatibilité entre les groupes sanguins de la mère et du bébé (mère rhésus négatif, bébé rhésus positif) peut entraîner la destruction des globules rouges du fœtus et l’arrêt de la gestation sans administration d’immunoglobulines anti-D. En cas de groupe rhésus négatif, il est impératif de le signaler à votre médecin à chaque fausse couche, grossesse extra-utérine, IVG ou transfusion.
Accidents traumatiques
Des accidents de la route, des chutes dans les escaliers, la pratique de sports violents (ski, équitation) peuvent également être à l’origine d’une fausse couche, de même que le soulèvement d’un objet trop lourd.
On évoque un avortement précoce lorsque la fausse couche se produit avant 12 semaines. Au-delà de cette période, on qualifie la perte de grossesse de fausse couche tardive, une occurrence bien moins fréquente, affectant environ une grossesse sur cent. À ce stade, le sentiment de chagrin est davantage assimilable à celui d’un deuil d’enfant plutôt qu’à une simple fausse couche.
Suite à un test de grossesse positif, une femme sur cinq est susceptible de subir une fausse couche précoce, car c’est à ce stade qu’elles surviennent le plus fréquemment. Certains avortements spontanés se produisent même avant que la femme ne s’en rende compte ! Approximativement 75 % des fausses couches se manifestent quelques jours après le début de la gestation.
Dr F.Zenine, gynécologue obstétriciennePour prévenir la fausse couche, il faut reconnaître son origine
En cas de répétition de fausse couche, le médecin traitant demande un bilan pour comprendre la situation et prévenir la récidive.
La prévention d’une fausse couche relève de la cause et du type de cette dernière. Une exploration complète est recommandée pour les femmes subissant plusieurs fausses couches ou des fausses couches tardives. Un traitement préventif, adapté à la cause spécifique, peut être proposé, comme un traitement anticoagulant pour les maladies du sang, un cerclage pour les incompétences cervicales ou l’équilibrage d’une maladie telle que le diabète.
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