Hypocrisie : paroles mielleuses, poignards dans le dos !

Sourires forcés, compliments de façade, gestes surjoués… Les hypocrites sont partout et savent parfaitement dissimuler leur véritable visage.

Côté pile, ils vous flattent. Côté face, ils vous détruisent à coups de médisances. Ce sont des experts du faux-semblant, des acteurs aguerris qui jouent un rôle bien loin de leur véritable personnalité.

Le poison social par excellence

Il y a un décalage flagrant entre leurs paroles et leurs actes. Ils vous couvrent de bises baveuses le jour de l’Aïd tout en vous maudissant intérieurement. Ils vous jettent des fleurs… pour mieux vous piétiner ensuite.

Leur hypocrisie est un poison lent, insidieux, difficile à détecter, mais dont les effets sont dévastateurs.

« À mes yeux, l’hypocrisie est pire que le mensonge », affirme Nadia, 43 ans.
« J’avais une amie en qui j’avais une confiance aveugle. Jusqu’au jour où j’ai découvert qu’elle disait du mal de moi dans mon dos. J’ai eu l’impression d’un coup de poignard. Ce genre de trahison fait bien plus mal qu’on ne l’imagine. »

Un mal parfois… « nécessaire » ?

Certaines personnes, à l’image de Wassila, 31 ans, estiment que l’hypocrisie peut être un mal de circonstance, voire un mécanisme de survie.

« Franchement, quand je suis invitée à dîner et que la nourriture est mauvaise, je ne vais pas dire à la maîtresse de maison que son plat est raté. Je souris, je dis que c’est délicieux. Idem pour une collègue qui me demande si sa veste lui va bien. Ce n’est pas de la méchante hypocrisie, c’est juste de la diplomatie. On évite de blesser, on préserve la paix sociale. »

Wassila nuance cependant :

« Il y a une limite. Pour les choses superficielles, je suis conciliante. Mais sur mes convictions profondes, je ne fais pas semblant. Je préfère déplaire que trahir mes principes. »

L’hypocrisie déguisée en piété

Fayçal, 42 ans, dénonce quant à lui une hypocrisie encore plus pernicieuse : celle qu’il observe chez les « faux dévots ».

« Certains passent leur temps à médire, mentir, nuire… mais dès le vendredi, ils se transforment en ‘’croyants modèles’’ : kamis impeccable, tapis sur l’épaule, direction la mosquée, comme si tout était pardonné. C’est du théâtre pur. »

Il poursuit :

« J’ai du mal avec les gens qui changent de discours selon leur interlocuteur. Ceux qui ne savent pas assumer leurs opinions, qui préfèrent la flatterie à la franchise. L’hypocrisie, c’est de la lâcheté. Moi, je préfère être direct. Les hypocrites le savent : avec moi, ça ne passe pas. »

Un fléau culturel

L’hypocrisie n’est pas nouvelle. Elle existe depuis la nuit des temps. Mais dans certaines sociétés comme la nôtre, elle a pris une ampleur presque « normale ». Elle s’infiltre dans les familles, les relations professionnelles, les amitiés… au point qu’on ne sait plus à qui faire confiance.

Alors que faire ? Rien, sinon garder ses distances avec ceux qui pratiquent l’hypocrisie comme un art de vivre. Et s’entourer de personnes sincères, même si elles sont rares.

Car oui, Il vaut mieux une vérité qui blesse qu’un mensonge qui caresse.