Le Khit Errouh, littéralement « fil de l’âme », est un accessoire largement porté et apprécié dans la société algérienne. Il orne depuis des décennies les têtes des mariées ainsi que les cous des invitées lors de célébrations. Mais quelles sont exactement ses origines ? Comment le porter avec élégance et le mettre en valeur ? Et surtout, que dire de la récente controverse qui a enflammé les réseaux sociaux autour du Khit Errouh ?
Qu’est-ce que Khit Errouh ?
Khit Errouh est un bijou de tête qui se présente sous la forme d’un diadème ou d’une ferronnière. Il est constitué de dix-neuf chatons finement ciselés, reliés entre eux par des anneaux. Ce bijou est orné de rosettes ou de rosaces, ainsi que de pendeloques zerraref en or incrustées de diamants ou d’autres pierres précieuses.
L’histoire du khit errouh
Alger constitue la ville d’origine de ce bijou, il était porté autrefois sous un autre diadème en or qu’on appelait « Açaba ». Ce dernier se constitue de plaques à charnières, décoré d’épingles trembleuses et qui possède la forme d’écusson.
Durant le vingtième siècle, sa popularité fut si grandissante qu’il représentait le seul bijou de tête d’Alger. Son succès ne s’est pas arrêté à la capitale puisqu’il a été adopté par les habitantes d’autres villes algériennes et même dans les Aurès, ce qui signifie qu’il a aussi atteint les villages montagnards. D’ailleurs, vous pouvez le voir sur le plan international étant donné qu’il a été importé au Maroc, voire dans d’autres pays du monde.
Comment et quand porter le célèbre khit errouh ?
Cet accessoire millénaire s’assortit à différentes tenues traditionnelles, mais son charme éclate lorsqu’il est associé au Karakou. En effet, Khit Errouh est mis au niveau du front, plus exactement sur la Mharma (le célèbre foulard cousu à la main avec ses longs fils pendants). On y ajoute une paire de boucles d’oreilles qui sont incrustées de minuscules pierreries. Il peut aussi se mettre avec la Chedda de Tlemcen et d’autres bijoux peuvent y être associés, comme le djébin.
Il s’agit véritablement du bijou favori des Algériennes, Il représentait un objet de luxe autrefois, composé essentiellement de pierres précieuses comme les diamants, les rubis, les émeraudes, et destiné à une catégorie aisée et distincte de la société, des versions toutefois plus « accessibles » et donc en plaqué or ou en acier inoxydable du Khit Errouh existent.
Khit Errouh : un bijou purement et authentiquement algérien
Si vous êtes un minimum connectée, vous êtes alors déjà au courant de la controverse qui a vu le jour dernièrement sur les réseaux sociaux et qui concerne Khit Errouh. Un conflit a en effet opposé les Algériens et leurs frères les Marocains qui prétendaient que ce bijou ancestral était originaire de leur pays. Heureusement, l’UNESCO s’est prononcée et le débat est clos : cette organisation a reconnu officiellement les origines algériennes du Khit Errouh et a mis un terme définitif aux interrogations qui le concernent.
Khit Errouh, la fierté de notre patrimoine algérien
Khit Errouh est plus qu’un simple accessoire, c’est le bijou phare dont se distingue notre culture traditionnelle. Il figure parmi le trousseau de la future mariée algéroise et certaines familles le réclament d’ailleurs en dot. C’est aussi un objet d’héritage : Khit Errouh se transmet de mère en fille. Sa valeur est véritablement inestimable, certaines familles algéroises ont réussi à préserver de très anciens Khit errouh qui coûtent très cher.
Au-delà évidemment de l’aspect matériel que revêt cet accessoire, Khit Errouh représente un symbole de notre identité nationale. En tant qu’Algériens, nous ne pouvons qu’être fiers de son appartenance à notre culture.
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