Économiser pendant des mois pour s’offrir le dernier portable high-tech et se le faire piquer, rater un job intéressant à cause d’une panne de voiture, se faire dérober les bijoux soigneusement cachés en lieu sûr, voyager au bout du monde et devoir rentrer dare-dare à cause d’un décès… En un mot, être au mauvais endroit au mauvais moment !
Une amie d’infortune !
Comment qualifier ce qui est arrivé l’été dernier à Wahiba, 48 ans ? À la veille de ses vacances en Turquie avec son mari et ses enfants, elle a cru bon de confier ses bijoux et une importante somme à sa meilleure amie qui restait à la maison.
« De peur que ma maison, assez isolée, soit cambriolée pendant mon absence, j’ai pensé que mes bijoux, ainsi que ceux de mes filles, seraient plus en sécurité chez mon amie. D’ailleurs, nous avions déjà utilisé ce système à plusieurs reprises.
Et puis l’impensable s’est produit. Durant que mon amie assistait à une fête en plein après-midi, son appartement a été cambriolé. Les voleurs ont emporté tous les bijoux et une grande somme en liquide. Il y en avait pour une fortune. Nous avons dû rentrer en catastrophe de notre voyage. Nous avions tout perdu. Il faut vraiment avoir la poisse pour qu’une telle tuile nous tombe sur la tête ! », raconte Wahiba.
Visiter le pays de l’oncle Sam, qui n’en a pas rêvé un jour ? Pour Samira, 36 ans, ce rêve allait enfin se concrétiser : trois semaines chez des amis à New York, c’était le trip de sa vie. « À peine arrivée à l’aéroport JFK, je reçois un appel de ma sœur à Alger. Dès que j’ai entendu sa voix, j’ai compris qu’il se passait quelque chose de grave. Ma mère et mon frère venaient de mourir dans un accident de voiture.
J’ai cru que c’était un cauchemar, que j’allais me réveiller. Bien sûr, il n’était plus question d’Amérique ni de grattes-ciel. Je n’ai même pas quitté l’aéroport jusqu’à ce que je trouve un vol pour le retour. Cela s’est passé il y a quatre ans, mais j’en garde une cicatrice indélébile. »
Avoir la malchance qui vous colle à la peau, c’est la loose. « Ce boulot dans une multinationale m’intéressait beaucoup ! », raconte Mohamed, 26 ans, en riant. « J’avais rendez-vous à 10 heures avec le patron. En cours de route, j’ai crevé un pneu. Je me suis dit qu’en me dépêchant, je pourrais réparer et arriver à temps à mon entretien. Manque de bol, la roue de secours était aussi hors d’usage.
Je suis resté là, au milieu de la route, à regarder les aiguilles de ma montre tourner en maudissant la chance qui me faisait un pied de nez. Quand je suis enfin arrivé, deux heures plus tard, on m’a annoncé que le poste avait été attribué à quelqu’un de plus ponctuel. Et toc ! »
Là où il faut, quand il faut !
Être au mauvais endroit au mauvais moment. Le hasard, parfois, semble s’amuser à se jouer de nous avec d’exécrables surprises. Kahina, 25 ans, institutrice, n’oubliera pas de sitôt le jour où la malchance s’est trouvée sur son chemin.
« Je m’apprêtais à monter en voiture avec mon frère pour un cortège nuptial, direction la salle des fêtes. À la dernière seconde, ma cousine m’a extirpée du véhicule, prétextant qu’elle avait besoin de parler avec moi pendant le trajet et que je devais donc changer d’auto. Comme il y avait d’autres places libres et que le voisin me faisait de grands signes, je me suis engouffrée dans sa voiture.
Il roulait comme un fou, se croyant sur un circuit de course automobile. Soudain, il y a eu comme un trou noir. Lorsque j’ai rouvert les yeux, des gens en blouses blanches m’entouraient. Nous avions eu un accident, m’a-t-on appris. J’ai été transportée à l’hôpital. Je m’en suis sortie vivante, mais avec deux côtes brisées, des ecchymoses partout et une jambe dans le plâtre. J’ai dû passer de longs mois en convalescence et prendre 10 kilos à cause de l’inactivité totale. Cette cousine, je l’aurais bien étranglée… mais peut-être que c’était juste la faute à pas de chance ? »
Amel, fraîchement mariée, est en bisbille avec son mari, Mahfoud. « Alors que madame se pavanait de boutique en boutique pour acheter ses tenues de mariage, moi, je travaillais comme un dingue sur mon mémoire de magistère à rendre fin septembre, 15 jours après notre mariage. Et voilà qu’Amel, en touchant à mon ordinateur, efface par inadvertance une grande partie de mon travail. J’ai beau essayer de récupérer les données, mais c’était peine perdue. Il a fallu presque tout recommencer. Résultat des courses : au lieu d’aller en voyage de noces et se dorer au soleil, on est resté à la maison, avec pour programme mes heures de travail et ses journées moroses à elle ! Aujourd’hui encore, dès qu’on se rappelle de cet incident, c’est dispute assurée ! »
Le malheur des uns…
Se faire dérober un objet après des mois d’efforts pour l’obtenir, c’est un coup dur. C’est ce qui est arrivé à Sarah, 19 ans, étudiante à Alger. « J’ai longtemps économisé sur ma bourse et mon argent de poche, me privant même de mon sandwich de midi, juste pour m’offrir le dernier portable ‘high-tech’.
Le jour même de l’achat, un voleur m’a brutalement arraché l’appareil des mains, sous la menace d’un couteau. J’ai pleuré comme une madeleine, tellement ça m’a fait de la peine ! Décidément, je n’ai pas de chance. Le dernier appareil que mon père m’avait offert pour mes 18 ans a connu le même sort, en sortant de la fac ! »
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