Un soupçon de paresse, un tantinet de manque de motivation et les voici en retard sur tout. Inutile d’insister, pas la peine de leur prendre la tête : quand les procrastinateurs disent non, c’est non.
Demain peut-être !
Mais d’abord, que signifie le verbe « procrastiner » ? En bons journalistes que nous sommes, nous avons fait une recherche sur Google. Nos lanternes se sont éclairées. La procrastination (du latin « pro », qui signifie « en avant », et « crastinus », qui signifie « du lendemain ») est l’action de remettre systématiquement à plus tard des choses qui devraient être effectuées le jour même.
Quant aux procrastinateurs, on les appelle aussi les « retardataires chroniques ». Petit bonus : sachez qu’il existe même une « Journée de la procrastination », qui coïncide avec le 25 mars de chaque année. Cette célébration a été lancée en 2010 par David d’Equainville, fondateur de la maison d’édition française « Anabet ».
Vous êtes-vous déjà posé la question : est-ce que je fais partie de ces gens qui reportent ce qui peut être fait tout de suite ? Si vous êtes dans le lot, pas de panique, le monde regorge de bipèdes qui ont tendance à différer tout ce qu’ils ont à faire, notamment des corvées en général qui ne procurent aucun plaisir, comme ranger de la paperasse, recopier des cours proprement, ranger un placard, payer ses factures, faire le ménage, etc…
Tu veux un beau billet ?
Naïma, 24 ans, est une procrastinatrice. Célibataire, elle traîne la patte à chaque fois qu’elle a des corvées à faire comme le ménage. « Plus ma mère me crie dessus, plus je bloque à ranger, épousseter, briquer », avoue-t-elle.
« J’attends le week-end avec une longue liste de choses à faire, collée sur la porte du frigo. Le jour J, je trouve mille prétextes pour décaler les corvées. Cela se termine souvent par une pirouette : je paie ma jeune cousine pour qu’elle fasse tout à ma place ! »
Allergique à la paperasse
Attendre la dernière minute pour effectuer certaines actions peut avoir de regrettables conséquences. Et quand cet atermoiement touche au porte-monnaie, ça craint. « Je suis un irréductible procrastinateur », reconnaît Bilel, 41 ans. « Jamais, je n’ai payé une facture ou une taxe foncière à temps. Résultat des courses, j’ai déjà subi des coupures de courant et des pénalités comme sur la taxe d’habitation.
M’occuper de la paperasse me débecte. Je déteste ça. Ma femme est débordée par ses activités et l’éducation des enfants. Elle compte sur moi. Cela finit inévitablement par des disputes lorsque le téléphone ou l’électricité sont coupés pour non-paiement à temps ! ».
Time is money
« Le temps, c’est de l’argent ». « Il ne faut jamais remettre à demain ce que l’on peut faire aujourd’hui ». Alors que nous n’étions pas plus hauts que trois pommes, nos parents et nos instituteurs nous répétaient déjà ces phrases chocs à tout bout de champ.
Leçons à apprendre, exposés à rendre, rangement à faire… la sagesse nous imposait d’être à jour afin de ne pas nous retrouver noyés par le travail accumulé. Selon certaines études, le bon pli est à prendre dès l’enfance. Une bonne éducation, c’est aussi inculquer à ses enfants d’être responsables.
« Je punis systématiquement mes enfants quand ils sont négligents avec leurs devoirs ou leurs tâches ménagères : sortir la poubelle, mettre la table, faire la vaisselle… Les bonnes habitudes commencent dès le plus jeune âge », pense Malika, 39 ans.
Certains ‘retardataires chroniques’ finissent par ressentir un sentiment de culpabilité. « Je me retrouve avec plein de cours à remettre au propre et à apprendre deux jours avant les examens », nous dit Smaïl, 19 ans, étudiant universitaire, parce que je suis un grand procrastinateur ».
Paresse, flemme, négligence, torpeur, phobie de la paperasse sont les principales raisons de la procrastination. Un ajournement qui n’est pas sans conséquence, mais contre lequel ces ‘retardataires chroniques’ ont du mal à lutter.
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