Et pourtant, certains regards deviennent lourds, des remarques fusent : “Ça se fait pas !”, “Elle cherche quoi celle-là ?”, “Une femme bien éduquée ne fait pas ça en public.” Mais au fond, pourquoi un geste aussi innocent devient-il un sujet de débat ?

Un geste, mille projections
La réponse est simple : ce n’est pas la glace qui dérange, c’est ce que certains y projettent. Dans des sociétés où le corps féminin est constamment sexualisé, certains hommes ne savent plus faire la différence entre un geste naturel et une invitation. Résultat : ils transfèrent leurs propres fantasmes ou gênes sur les femmes… et les accusent ensuite de comportements déplacés.

Ce phénomène relève d’un besoin de contrôle. Dès qu’une femme montre une part de plaisir, de spontanéité, ou même d’indépendance, cela devient insupportable pour ceux qui pensent encore pouvoir dicter ce qui est « acceptable » ou non pour une femme. Ce n’est donc pas la glace le problème, mais le regard biaisé de celui qui la regarde.
Une femme qui mange, ce n’est pas une provocation
On oublie souvent que manger, rire, s’exprimer, danser, exister… sont des actes naturels. Mais dès que c’est une femme qui les accomplit en public, surtout avec une forme d’assurance ou de plaisir, cela devient suspect, voire immoral. C’est ce que la psychologie sociale appelle une projection : on prête à l’autre une intention qui vient en réalité de notre propre imaginaire.
Et si on arrêtait de sexualiser les gestes ordinaires ?
Il est temps de normaliser ce qui n’a jamais été anormal. Une femme qui mange une glace, ce n’est ni un message codé ni un film pour adultes. C’est une femme. Un être humain. Qui profite de sa journée.
Le problème n’est pas ce que fait la femme. Le problème, c’est la manière dont certains hommes refusent de la voir autrement que par le prisme du désir ou du jugement moral. Reprendre le contrôle de nos gestes, c’est déjà un acte féministe. Alors mange ta glace, vis ta vie — et laissons les regards tordus fondre au soleil.
Leave a Reply