Une plongée dans l’histoire de Ouled Naïl
Lorsqu’elles arrivent à Bousaada pour danser et récolter assez d’argent pour leurs dots, elles sont loin de savoir que dans cinq ans, l’une d’elles tuera accidentellement un soldat français un peu entreprenant et que ce crime retournera la cité du bonheur sens dessus dessous.
Le roman s’ouvre sur cette scène avant que le lecteur ne se retrouve plongé dans l’histoire des Ouled Naïl, leurs us et coutumes ainsi que leur position vis-à-vis de la colonisation française.
Avec une narration immersive et un style d’écriture limpide, Hamza Koudri s’éloigne de tous les clichés et construit une intrigue complexe qui lie la petite histoire à la grande. Entre intrigues historiques, combines politiques, jeux de pouvoir et la colonisation française en toile de fond, l’auteur jongle entre la fiction et la réalité historique pour brosser un tableau inédit de la région. La cité du bonheur est imposante, lunatique. Elle est tantôt rude, tantôt clémente et elle contraste terriblement avec les tons chauds et les silhouettes lascives des tableaux orientalistes auxquels nous sommes habitués.
Sand Roses : une multitude de thèmes traités
La place des femmes dans l’histoire, la danse et la perception de cet art au siècle dernier, ainsi que les relations amoureuses qui pouvaient exister entre les populations locales et l’armée française, sont autant de thèmes traités dans Sand Roses et que l’on voit rarement dans la littérature locale contemporaine. Cela fait du bien ! Ce roman tire également son originalité du fait qu’il soit écrit en anglais, ce qui a ravi une grande partie du lectorat anglophone algérien, à en croire l’accueil qu’a reçu le livre lors de sa sortie.
Avec ce livre, Hamza Koudri a terminé deuxième au prix Island Prize pour le premier roman africain. Cela a permis à son œuvre d’être publiée en Angleterre chez Holland House et au Nigeria chez Masobe. En Algérie, Sand Roses est édité aux éditions Dalimen.
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