Dans ce nouvel opus, le protagoniste n’est autre qu’un livre lui-même. Un livre qui se dévoile au cœur d’un autre livre, tissant ainsi l’intrigante histoire de cet ovni littéraire publié par les éditions Barzakh.
Un livre aux multiples vies
Le livre au centre de ce roman a vécu plusieurs vies. La première, dans l’esprit de son auteur, où il a connu toutes les émotions, les peurs, les frustrations, les joies et les doutes. La deuxième vie s’est déroulée sur les étagères de la bibliothèque nationale, à l’apogée de sa gloire, étincelant de nouveauté. Quant à la troisième vie du livre, elle se joue dans une antichambre du pilon, attendant sa fin tragique à cause de la négligence d’une lectrice, Aïda, qui l’a endommagé.
Le coupable, Aïda, belle et douce lectrice (car toutes les lectrices sont belles et douces), l’a emprunté et l’a malencontreusement abîmé. On ne peut déterminer si elle a fait du bien ou du mal à K’tab en le renvoyant inexorablement vers le pilon. Dans cette antichambre où sa fin est annoncée, K’tab fait la connaissance d’autres livres, tous doués de parole et de réflexion. Ils échangent, partageant les vies de leurs auteurs et les histoires qu’ils renferment.
Le sujet central du livre, bien que non entièrement clair, semble tourner autour de la création littéraire, de la douleur qu’elle suscite chez l’écrivain et parfois chez le lecteur, ainsi que du coût d’être écrivain.
Le livre offre également des insights sur le roman précédent de Mustapha Benfodil, « Body Writing ». Bien que l’éditeur n’affirme pas qu’il soit nécessaire d’avoir lu ce dernier pour comprendre « Terminus Babel », les références quasi systématiques suggèrent que s’immerger dans cette aventure babylonienne serait enrichi par la préalable découverte de « Body Writing ».
Ainsi, Mustapha Benfodil nous présente un roman hybride, écrit avec maîtrise, exigeant une concentration soutenue et des nerfs solides pour en venir à bout.
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