Malgré l’adoption de la législation contre les violences conjugales et le harcèlement de rue en 2015, l’année passée, 38 femmes ont été tuées dans des féminicides. D’après le collectif Féminicides Algérie, qui se base sur des cas relayés par les médias, ce nombre n’est que la partie visible de l’iceberg.

En effet, de nombreux cas passent inaperçus et malheureusement minimisés. Il y a un an, l’organisation avait publié un rapport alarmant révélant que, depuis 2019, au moins 261 femmes, dont près de la moitié étaient mères, ont été victimes de féminicide dans le pays. N’est-il pas temps de prendre les choses en main et de s’interroger sur la manière dont on doit faire face à ce fléau.
La violence envers les femmes ne concerne pas seulement les agresseurs directs ; elle concerne aussi ceux qui, par inaction, tolèrent ou minimisent ces comportements.
La violence détruit des vies
La violence faite aux femmes, sous toutes ses formes, a des conséquences profondes et durables sur les victimes. Ces violences ne se limitent pas à des blessures visibles ; elles marquent à vie l’estime de soi, la santé mentale et la sécurité émotionnelle des femmes. La peur, la honte et la culpabilité sont des fardeaux difficiles à porter. Les répercussions ne s’arrêtent pas là : elles touchent aussi les enfants, les familles, les communautés, et in fine, toute la société.

Le silence face à la violence permet à cette dernière de prospérer. Ne pas intervenir, ne pas dénoncer ou ne pas se remettre en question peut, à terme, contribuer à renforcer les inégalités et à maintenir ce cycle de violence.
La violence n’a aucune excuse
Aucune forme de violence n’est justifiable. Peu importe les circonstances ou les problèmes que peuvent rencontrer un homme dans sa vie personnelle ou professionnelle, cela ne justifie en rien d’avoir recours à la violence envers une femme.
La violence, qu’elle soit physique, psychologique ou verbale, est avant tout le signe d’un manque de respect, d’une incapacité à communiquer de manière saine et d’une prise de pouvoir malsaine sur une autre personne. Trop souvent, des hommes se retrouvent à excuser des comportements violents par des préjugés ou des stéréotypes sur le « caractère » des femmes. C’est là que commence le véritable danger : tolérer la violence, même de manière implicite, c’est accepter un système inégalitaire et destructeur pour tous.
Remettre en question les stéréotypes et les rôles de genre
La violence envers les femmes n’est pas un phénomène isolé ; elle est liée à des stéréotypes de genre profondément enracinés dans nos sociétés. L’idée que « l’homme doit être fort et dominant » et que « la femme doit se soumettre » est l’une des principales raisons pour lesquelles certaines formes de violence sont minimisées ou même normalisées.
Remettre en question ces stéréotypes et comprendre que l’égalité entre les sexes est un droit humain fondamental est une étape essentielle pour prévenir la violence. Il est crucial de déconstruire ces idées reçues, de valoriser les femmes pour leurs compétences et leurs qualités, et de comprendre que la force d’un homme ne réside pas dans sa capacité à dominer l’autre, mais dans sa capacité à respecter, à soutenir.
Agir : ne pas être un spectateur mais un allié
Le changement commence par la prise de conscience individuelle, mais il ne peut être complet que lorsqu’il est accompagné d’une action collective. Chaque homme a un rôle à jouer. Si vous êtes témoin de violences, n’ignorez pas ce que vous voyez. Ne restez pas passif. Les hommes peuvent devenir des alliés dans la lutte contre la violence faite aux femmes de plusieurs manières :
- Écouter et soutenir les femmes qui vous en parlent, sans jugement, sans minimisation de leur vécu.
- Dénoncer la violence, que ce soit auprès des autorités, des proches ou des associations.
- Éduquer autour de vous, que ce soit en discutant avec d’autres hommes, en sensibilisant vos enfants ou en vous impliquant dans des campagnes de prévention.
- Repenser vos comportements, vos interactions et vos mots au quotidien : un langage respectueux et bienveillant ne doit pas être optionnel.
La violence n’a pas sa place dans notre société. Il est temps que nous agissions, chacun à notre niveau, pour construire un monde meilleur, un monde sans violence, un monde pour tous.
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